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extermination ou fédération

Mais dans l’histoire des nations, laquelle eut toujours assez le respect du sol et de la liberté d’autrui pour avoir maintenant le droit de jeter la pierre aux descendants de conquérants anciens ? Le temps ne serait-il pas venu de vivre en paix à côté les uns des autres sur cette bonne Terre, si ample qu’elle pourrait sans peine recevoir une population décuple et lui donner en abondance le pain et le bien-être ? Constatons du reste qu’il existe des éléments d’entente, recrutés surtout parmi les révolutionnaires turcs, bulgares, macédoniens et arméniens qui se sont rencontrés à Genève, à Paris ou ailleurs.

Cl. de la Vie Illustrée.

monastère de rila en macédoine

De tous les Orientaux, les Grecs sont, entre eux, les plus rapprochés de cet idéal de la fédération future, et cela parce que leur existence comme nation n’est pas rattachée matériellement à celle du petit royaume hellénique comprenant officiellement, d’après les traités, une partie de la péninsule du Pinde, la Morée, les îles Ioniennes et les îles Egéennes de l’Europe. La Grèce est bien plus que cela, car en dehors du royaume, il y a des régions grecques dont les habitants, pleins d’une ardent patriotisme de race et de langue, ne consen-