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Élisée Reclus


L’AVENIR DE NOS ENFANTS


Égoïstes que nous sommes ! Dans nos vœux de révolution, il est rare que nous pensions à d’autres qu’à nous-mêmes. Nous exposons les griefs des travailleurs, surtout ceux des hommes, parce que les hommes sont les plus forts ; nous revendiquons pour eux le droit aux instruments de travail et le produit intégral de leur labeur ; nous exigeons que justice se fasse. Commençant à savoir que nous sommes le nombre et l’intelligence, nous sentons surgir en nous la volonté d’agir et, dans la demi-conscience de notre force, nous nous préparons à la révolution prochaine. Si nous nous sentions les plus faibles, lâches comme nous le sommes pour la plupart, nous mendierions encore la miette qui tombe de la table des rois.