Page:Recueil général des sotties, éd. Picot, tome I.djvu/258

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Prendre la deesse Venus[1]
Qui fust fame de Vulcanus,
Se n’eust eu quelque mouvement[2].265

L’Astrologue.

Vela, je croy, entendement
Par quoy les grans astrologaus,
Comme Macrobe et ces egaux,
Mars planete a Mars comparerent,
Pour cause qu’il considererent270
Que toute infortune venoit
Fol. 7Quant ceste planete regnoit,
Et sera tant que regnera.
Mais, qui point Mars ne mouvera
A trouver quelque brouillement, 275
Je croy qu’il se reposera
Tant que le monde en pais sera.

Chascun.

Au deable le mouvement !

Secundus.

Le feu roy fust paisiblement[3]
Vivant a son païs de France, 280
Qui ne l’eust meu soubtilement
D’aler a Napes vitement
Perdre beaucoup sans recouvrance[4].

Chascun.

Vela une belle plaisance !

  1. predre de la
  2. Ce passage, assez obscur, paraît contenir un blâme contre le roi qui veut faire ce que le dieu Mars lui-même n’eût pas fait, en rompant son mariage pour épouser Vénus, qui fut femme de Vulcanus, c’est-à-dire Anne de Bretagne. L’annulation du mariage de Louis XII et de Jeanne de France ne fut prononcée définitivement que le 17 décembre 1498.
  3. fut
  4. Voilà une condamnation bien formelle des guerres entreprises par Charles VIII en Italie.