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INTRODUCTION

s’installèrent à cet effet, rue Darnétal, dans une maison dite des Sotz attendans[1].

Les sots avaient un costume traditionnel dont ils ne paraissent pas s’être écartés. Ils portaient sur la tête un « sac a coquillons », ou « chaperon a fol », muni d’oreilles d’ânes ; un pourpoint découpé, des chausses collantes, aux couleurs bariolées, une marotte complétaient ce costume. M. Jubinal[2] a reproduit d’après le célèbre manuscrit de la Bibliothèque Sainte-Geneviève le portrait d’un « stultus stultissimus » dessiné au XVe siècle. On en trouve d’autres représentations dans la marque bien connue de « Mère Sotte[3] », dans le bois qui orne le titre d’une édition du Dialogue du Fol et du Sage et d’une édition des Menus Propos[4] etc. Marot dépeint ainsi les sots de la Bazoche dans sa Seconde Epistre de l’Asne au Coq[5] :

Attache moy une sonnette
Sur le front d’un moine crotté,
Une oreille a chasque costé
Du capuchon de sa caboche :
Voilà un sot de la Bazoche
Aussi bien painct qu’il est possible.

Il est curieux de constater que vers 1670, le costume traditionnel fut brusquement modifié et que les sots reçurent un habillement emprunté à la mode du temps.

  1. Voy. Picot, loc. cit., p. 7.
  2. Mystères inédits, t. II.
  3. Brunet, t. II, col. 1747.
  4. Voy. ci-après, p. 61.
  5. Éd. Jannet, t. I, p. 224 ; éd. Guiffry, t. III, p. 352.