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xxvi
INTRODUCTION

Item payd for suttelty

ij s, v d.

Item payd to the players

iii s. iiij d.

Item payd for payntyng the sotelte

xij d.

La sotelty paraît n’avoir été qu’une simple farce, comme la sotternie néerlandaise. Quant au mot sotie, on ne le rencontre dans les anciens auteurs anglais qu’avec le sens de « folie », en général. Halliwell[1] en cite deux exemples tirés de Gower.

En Allemagne, on trouve des jeux de fous (narrenspiele) qui, au premier abord, éveillent l’idée de nos sotties[2] ; un examen plus minutieux ne permet pourtant pas le rapprochement. Les narrenspiele, comme les fastnachtspiele en général, étaient joués par des acteurs grossiers, qui parcouraient les rues à la fin du carnaval. Ces comédiens improvisés entraient dans une maison, se rangeaient en demi-cercle dans la salle de famille, puis chacun d’eux récitait un couplet, et la troupe allait chercher fortune ailleurs[3]. Les fous de Nuremberg portaient bien, comme les sots parisiens, des oreilles d’âne et des bonnets grotesques[4] ; mais leurs représentations avaient un caractère absolument différent : il y a loin des couplets diffus où chacun d’eux raconte ses folies au dialogue vif et animé de nos sotties. L’influence exercée par les pièces françaises sur le théâtre allemand se manifeste beaucoup plus tôt par les rôles de fous, intercalés dans les moralités et dans les mystères, ou comme personnages épiso-

  1. Dict. of Archaic and Provincial Words, vol. II, p. 776.
  2. Voy. notamment Keller, Fastnachtspiele, pp. 258, 283, 1008.
  3. Keller, p. 1481.
  4. Keller, p. 258.