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INTRODUCTION

diques, ou comme prologueurs. En réalité, l’on ne peut citer qu’un petit nombre d’exemples de ces rôles de fous dans les pièces les plus anciennes ; mais, en Allemagne comme en France, il semble qu’on se soit dispensé de les écrire et que l’acteur ait eu la faculté d’improviser à sa guise.

Le début d’une pièce politique attribuée à Pamphilus Gengenbach prouve qu’en 1545 ou 1546 les sots ouvraient ordinairement le spectacle :

Selten ein spil wirt gfangen an
Das nit auch musz ein narren han,
So ist es auch in diesem spil
[1]

Une pièce composée en Suisse entre 1550 et 1570, le Miles christianus, qui fait partie d’un recueil manuscrit de la bibliothèque de Berne, contient à ce sujet un passage également curieux :

Wenn kein narr har khommen wär,
Wurd der platz halb syn bliben lär
[2].

Dans une autre pièce qui se trouve dans le même recueil, et qui est également intitulée Miles christianus, on lit encore :

Es ist ein sprüchwort all gemein
Das kein spil jenen sig so klein
In dem nitt ein narr müsze syn ;
Da hab ich mich ergäben dryn
Das ich in dem geystlichen spil
Des narrs person vertreten wil.
Ich bin sonst gar ein witzig man
[3]

  1. Pamphilus Gengenbach, hrsgg. von Karl Goedeke (Hannover, 1856, in-8), p. 292.
  2. Mone, Schauspiele des Mittelalters, II. p. 413.
  3. Ibid.