Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/60

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un char magique (97) qu’il s’était procuré par la rigueur de ses pénitences, et moi, simple brâhmane, qui n’ai fait aucune pénitence rigoureuse, je voyage conduit par une courtisane (98) !

L’esclave. — Voilà, seigneur, la porte de notre maison qui s’offre à vos regards.

Maitreya, l’examinant avec admiration. — Quelle magnifique entrée orne le palais de Vasantasenâ ! Les abords en ont été arrosés, nettoyés et peints en vert (99) ; le palier est diapré de fleurs odorantes de différentes espèces (100) ; elle possède un fronton très-élevé au moyen duquel on peut satisfaire sa curiosité et plonger la vue sur l’horizon (101) ; elle est parée de guirlandes de jasmin tombant en festons ondoyants qu’on dirait agités (102) par la trompe d’Airâvana (103) ; une haute arcade d’ivoire en relève l’éclat ; une quantité de drapeaux d’heureux présage, dont les dentelures légères aux couleurs de safran (104) ondoient au gré du vent (105), la décorent et ont l’air de mains me faisant signe d’entrer ; de chaque côté sont rangés de magnifiques vases de cristal reposant sur la corniche des pilastres qui supportent l’arcade et dans lesquels se balancent des arbres mango aux verts rameaux ; les panneaux (de la porte) (106) sont en or et constellés de