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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Le vita, d’une voix émue après avoir repris ses sens. — Hélas ! pauvre Vasantasenâ !

« La source des grâces est tarie ! L’Amour a regagné sa patrie ! Que de charmes l’embellissaient ! Quel adorable visage ! Comme elle brillait de la gaieté que provoquent les jeux d’amour ! Ah ! rivière de bonté, îlot d’enjouement ! Ah ! aimable refuge de mes pareils. Hélas ! hélas ! le bazar de l’Amour, la mine d’où provenait la denrée de la volupté a cessé d’être (113) ! »

(Il pleure.)

Malheur ! malheur !

« Que va-t-il résulter de ce crime commis par vous, maintenant que la splendeur de cette ville, — une femme innocente, — est devenue la victime d’un affreux attentat ? »

(À part.) Mais je pense à une chose ; ce scélérat est capable de m’accuser du forfait qu’il a commis : il faut que je m’en aille d’ici. (Il se met en marche pour partir, mais Samsthânaka le retient.) Ne me touchez pas, misérable ; j’ai assez de votre société, je m’en vais.

Samsthânaka. — Halte-là ! Où veux-tu te sauver après avoir tué Vasantasenâ et m’avoir accusé de ce crime ? Est-ce qu’un homme tel que moi serait un réprouvé (114) maintenant ?