Page:Reinach - Raphaël Lévy, une erreur judiciaire sous Louis XIV, 1898.djvu/11

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épiscopale, avaient prospéré et multiplié1. Henri IV prit « sous sa protection et sauvegarde les vingt-quatre ménages descendus des quatre premiers établis à Metz parce qu’ils s’étaient soigneusement employés, durant les derniers troubles, à secourir, aider, assister ceux qui avalent charge par deçà et pour le service du Roi ». Ils pouvaient « trafiquer et négocier suivant leurs franchises, libertés et cou- tumes anciennes2 ». Louis XIII avait confirmé les lettres patentes de son père3. Ces juifs messins étaient laborieux, paisibles, très respectueux de l’autorité ; les membres de la communauté entretenaient avec le lieutenant général du Roi les meilleures relations ; quand le maréchal de Schomberg, gouverneur de la ville, tomba malade en septembre 1655, Loret note, dans la Muse historique, la part qu’ils prirent à la commune inquiétude :

Les Juifs et les Juives du lieu,
Invoquant dévotement Dieu,
Un sensible ennui témoignèrent
Et de grands jeûnes ordonnèrent4.

1. Mémoire concernant le département de Metz [Bibliothèque de la Chambre des députés, Ms (C°30), in-f°, 1700]: Chapitre des Juifs, p. 48 à 54. Ce Mémoire, daté de 1700, est adressé au Roi par l’intendant de la généralité Turgot, père du prévôt des marchands de Paris et grand-père du ministre. Il fait partie de ceux qui furent écrits, par ordre de Louis XIV, pour l’instruction du duc de Bourgogne.

2. Lettres patentes dn 20 mars 1603.

3. Lettres du 24 janvier 1632.

4. Muse historique, livre VI, lettre 38 du samedi vingt-cinquième septembre.