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CHAPITRE CINQUIÈME

allé vers Padoue, mais si on me permettait de traverser le Tyrol avec ma division, il me parait qu’en peu de jours je me porterais derrière lui dans les plaines de Vicence. Il fait fort beau, mais horriblement chaud, et il me paraît que maintenant que nous nous sommes battus honorablement depuis trois mois et que Milan s’est décidé pour nous, il serait temps que cette guerre finît par un traité.

« Ferdinand de Savoie. »


Le plan du duc de Gênes était le bon, car c’est de Vicence qu’allait venir le péril, un premier désastre, prélude de la catastrophe finale. Le général Durando, commandant des troupes pontificales qui avaient refusé de revenir à Rome, y était enfermé avec neuf mille hommes de troupes diverses. Vicence avait été attaquée une première fois, le 20 mai, par le général Nugent, puis le 23 mai, par un corps d’armée de dix-huit mille hommes et quarante pièces de canon, commandé par Radetzki lui-même. Après douze heures de bombardement et deux sorties à la baïonnette, la ville fortement barricadée avait résisté. On s’attendait à un retour offensif ; Massimo d’Azeglio, qui était dans la place, y fut gravement blessé.