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CHAPITRE SEPTIÈME

« L’unité italienne, disait-il, serait un mal : elle établirait une centralisation dont l’inconvénient est sensible en France et en Angleterre où la capitale absorbe tout et où les provinces sont exploitées. L’union qui conserve les intérêts de chaque État ou la fédération est bien préférable. Il faut que cette union existe pour toute l’Italie, et son premier but doit être de chasser l’ennemi commun. L’Italie ne doit se fier qu’à elle pour ce soin. »

Sous le nom de la Ligue italienne, ce congrès voulait préparer l’union des différents États de l’Italie. Le grand-duc de Toscane lui-même venait de prendre l’initiative de la proposition d’une union douanière. Cette Ligue à laquelle les conservateurs avaient pris part au début finit par être absorbée par les révolutionnaires. Elle se réunissait en même temps que le Parlement auquel elle imposait ses résolutions. Pour tenir tête à ces intrigues, le ministère avait un instant songé à s’adjoindre M. Rossi, élevé à l’école de M. Guizot. Aux objections qui lui furent faites, le président du conseil répondait : « Que voulez-vous ? Nous ne connaissons rien au régime parlementaire ; nous avons besoin d’un homme qui sache manier une assemblée. » L’appel de M. Rossi par Pie IX fit renoncer à ce projet.

L’abbé Rosmini, ministre sarde à Rome, avait fait