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MES SOUVENIRS

qui me promettent de me soutenir, de m’approuver en tout, refusent de venir à moi pour conserver une popularité de deux liards ? Le cabinet vient de se compléter en prenant le colonel Alphonse de la Marmora pour ministre de la guerre et M. Torelli, Lombard, pour ministre du commerce. On vous dira que c’est l’indice de tendances belliqueuses : ne le croyez pas. Ces messieurs ont exactement la même opinion que moi ; nous nous sommes entendus d’avance. Le général Dabormida restera au ministère bénévolement pour diriger les détails, mais il ne pouvait plus supporter les grossières attaques de l’opposition, ne voulant pas, pour se justifier, compromettre d’autres personnages. Il a voulu absolument s’en aller, cependant le cabinet reste homogène : il résistera tant qu’il le pourra. »

Cette question de la médiation amenait des débats de plus en plus aigres dans les Chambres piémontaises. Les anciens ministres soutenaient avoir demandé un subside français, mais n’avoir jamais demandé la médiation ni de la France ni de l’Angleterre.

M. de Cavour, qui était bien loin d’avoir encore la prépondérance qu’il a obtenue depuis, fit en vain observer que c’était une querelle de mots. « On a prié, dit-il, les puissances de s’interposer entre