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CHAPITRE HUITIÈME

nous et l’ennemi quand il nous menaçait et que nous ne pouvions lui résister. Quant à la demande de subside, qui veut dire celle d’une armée auxiliaire, peut-on demander à une nation comme la France d’intervenir dans une question qui peut devenir européenne comme simple auxiliaire et dans une situation secondaire ? Si on voulait l’aide de la France, il n’y avait qu’un moyen de l’obtenir, c’était de demander l’intervention avec toutes ses conséquences. »

Ces paroles étaient le bon sens même. Cependant le ministère admit que ses prédécesseurs avaient demandé un secours et non pas une intervention. Néanmoins il recula devant l’acte de faiblesse qu’on voulait lui imposer. Il refusa d’abandonner M. de Revel, dont la mise en accusation était réclamée pour avoir signé l’acceptation de la médiation. Le ministre des affaires étrangères revendiqua la responsabilité des actes de son collègue.

La crainte de la proclamation de la République par une insurrection obsédait les membres du ministère. Ils étaient d’autant plus inquiets que l’ouverture de l’Université devait amener, le 4 novembre, à Turin, mille cinq cents étudiants, armée toute prête à seconder dans la capitale les mouvements des provinces. À Gênes, les émeutes se renouvelaient