Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
MES SOUVENIRS

à bout. La gazette officielle de Milan publiait un arrêt de mort prononcé contre cinq individus, dont deux avaient été trouvés porteurs de poignards et trois étaient suspects d’en avoir porté et de les avoir jetés. Cet arrêt sanguinaire avait été exécuté.

C’était rendre très difficiles les efforts faits par les puissances médiatrices pour maintenir la paix. Les pays occupés par les Autrichiens et ceux de leurs habitants qui avaient émigré témoignaient d’une exaspération croissante. Le nouveau ministre de la guerre, Alphonse de la Marmora, travaillait activement et avec intelligence à reconstituer l’armée pour la reprise des hostilités. Il avait formé une division de réserve de quatre régiments à trois bataillons chacun. Il pouvait mettre en ligne soixante-douze mille hommes répartis de Novare à Plaisance, avec une réserve de vingt-cinq à trente mille hommes dans les places.

Pour donner à l’armée les officiers et les sous-officiers qui lui manquaient, il avait créé un bataillon d’instruction. Jusque-là il n’y avait pas eu d’école militaire dans le Piémont : on y devenait officier par la faveur de la cour. Le ministre de la Marmora décida que les deux tiers des vacances seraient réservés aux sous-officiers, l’autre tiers appartenant au bataillon d’instruction auquel les places devaient