Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
CHAPITRE HUITIÈME

être attribuées suivant les résultats d’un concours.

L’armée autrichienne avait cent mille hommes d’infanterie, six à sept mille chevaux et sept mille hommes d’armes spéciales, divisés en six corps. L’un de ces corps était retenu devant Venise, un autre occupait Milan et un troisième Plaisance et les duchés. Il fallait en outre laisser une garnison dans les places fortes. Depuis le commencement de la guerre, les Autrichiens avaient perdu vingt mille hommes par le feu, les maladies, les réformes et les désertions. L’hiver s’annonçait très menaçant, les envois d’argent et de matériel ayant cessé. Le gouvernement sarde prenait chaque jour une attitude plus belliqueuse, annonçant qu’il prendrait sur le port de Trieste une revanche des exactions commises par Radetzki en Lombardie et des saisies de bateaux opérées autour de Venise. La réfection du matériel épuisait d’ailleurs les dernières ressources du Piémont que ses embarras financiers contraignaient à ne pas retarder la guerre. Il n’y avait plus que trente-cinq millions extraordinaires à dépenser et cela ne pouvait pas conduire au delà de la fin de janvier 1849. L’occupation de Venise et des duchés devait être, dans la pensée du ministère, la première opération à effectuer.

Il était poussé par une autre raison : l’intérêt