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CHAPITRE ONZIÈME

vanni et de se relier à leur corps de troupes qui occupait Plaisance.

Ramorino n’envoya à la Cava que des bersaglieri et un bataillon d’infanterie sans canons. Assaillis par des forces supérieures dans la nuit du 20 au 31, les bersaglieri se défendirent avec valeur, mais l’infanterie se retira en désordre et reçut l’ordre de repasser le Pô, abandonnant les bersaglieri. Deux officiers d’état-major, envoyés par le général en chef, apprirent l’évacuation de la Cava. La division de Ramorino était restée sur la rive droite du Pô à Caratisma, et Ramorino de sa personne à Stradella. Il avait rompu le pont de Mezzana-Corte, non pour empêcher le passage des Autrichiens, mais pour se couvrir. Relevé de ses fonctions, remplacé par le général Fanti et appelé au quartier général pour justifier sa conduite, il s’enfuit à Trino, puis à Arona où il fut arrêté, essayant de couvrir de son inviolabilité de député sa désobéissance devant l’ennemi. Il fut traduit devant un conseil de guerre, condamné à mort et fusillé sur la place d’Armes de Turin.

Radetzki profita de la faute commise, passa le Tessin à Pavie et s’avança sur la route de Verceil, tandis que deux autres corps qui avaient passé la rivière à Gravellone et à Zerbolo se plaçaient sur le flanc droit de l’armée piémontaise qui fut forcée de