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MES SOUVENIRS

l’Autriche, et qu’il n’y aurait de chance de la mettre en jeu que pour celles de l’Autriche envers le Piémont. Toutes les récriminations ne sont venues que de ce qu’on n’a voulu ni comprendre ce langage ni croire à sa sincérité. » M. de Bois-le-Comte engagea donc M. d’Azeglio à se montrer très coulant sur les derniers arrangements à prendre pour conclure. Le président du conseil lui promit de donner à M. de Pralormo l’ordre de signer la paix pour peu que la réponse du gouvernement impérial laissât espérer l’amnistie.

« J’ai vu le roi hier, dit-il, et je lui ai fait sentir qu’au début de son règne il importait de donner à l’Europe une haute idée de sa bonne foi, que peut-être il y aurait des personnes mécontentes de ne pas le voir saisir les occasions de rompre avec l’Autriche, mais que la popularité ne devait s’entendre que de la satisfaction donnée aux sentiments honnêtes et utiles, et que cette satisfaction devait avoir pour but l’avenir et non le présent seulement.

« Je lui ai cité le souverain d’un petit pays comme le nôtre, le roi Léopold, et je l’ai engagé à suivre son exemple en fait de probité politique afin de recueillir les mêmes hommages d’estime en Europe et de la part de ses sujets. Le roi a promis de faire la paix avec l’Autriche ; il la fera pour peu que l’Autriche