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CHAPITRE DOUZIÈME

se montre juste et raisonnable. La bienveillance que la France nous a accordée ne sera jamais pour nous une raison de rompre nos engagements. Nous lui sommes profondément reconnaissants, mais nous ne voulons ni tromper nos adversaires ni compromettre nos amis. »

La question fut d’ailleurs réglée à la satisfaction du Piémont. Il fut convenu que quatre-vingt-dix personnes seulement seraient exclues de l’amnistie en Lombardie et qu’elles pourraient jouir du bénéfice de l’absence légale, c’est-à-dire vendre leurs biens, se faire naturaliser à l’étranger, etc. Aucun des émigrés rentrés ne devait être exclu de l’amnistie ni être soustrait à l’empire des lois. Enfin, l’amnistie devait être commune aux duchés de Parme et de Modène. Sur cette promesse le traité fut signé. L’amnistie fut publiée à Milan entre la signature du traité par les plénipotentiaires et sa ratification par les deux souverains.

Il y avait, hélas ! dans la liste des personnes exclues de l’amnistie des noms qu’il était regrettable d’y trouver et que les rancunes du quartier général pouvaient seules expliquer. Du moins les bienfaits de la paix, si nécessaire au royaume de Sardaigne, lui étaient-ils acquis. Massimo d’Azeglio succombait à la peine. Il dut partir pour Acqui soigner sa bles-