Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/28

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Les traits de circonstance que présente l’épître sont les suivants. L’auteur parle à l’Église destinataire en maître bien connu d’elle. Il prend à son égard presque un ton de reproche. Cette Église a reçu depuis longtemps la foi ; mais elle est déchue sous le rapport doctrinal, si bien qu’elle a besoin d’instruction élémentaire et n’est pas capable de comprendre une bien haute théologie[1]. Cette Église, du reste, a montré et montre encore beaucoup de courage et de dévouement, surtout en servant les saints[2]. Elle a souffert de cruelles persécutions, vers le temps où elle reçut la pleine lumière de la foi ; à cette époque, elle a été comme en spectacle[3]. Il y a de cela peu de temps ; car ceux qui composent actuellement l’Église ont eu part aux mérites de cette persécution, en sympathisant avec les confesseurs, en visitant les prisonniers, et surtout en supportant courageusement la perte de leurs biens. Dans l’épreuve, cependant, il s’était trouvé quelques renégats, et on agitait la question de savoir si ceux qui par faiblesse avaient apostasié pouvaient rentrer dans l’Église. Au moment où l’apôtre écrit, il semble qu’il y a encore des

  1. Hebr., v, 11-14 ; vi, 11-12 ; x, 24-25 ; xiii entier.
  2. Διακονήσαντες τοῖς ἁγίοις καὶ διακονοῦντες. vi, 10.
  3. Hebr., x, 32 et suiv. ; cf. xii, 4 et suiv., 23.