Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/31

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indique un homme important, un des personnages qui figurent dans l’histoire apostolique et dont le nom est célèbre.

Tout cela néanmoins ne suffit pas pour se prononcer avec certitude sur l’auteur de notre épître. On l’a attribuée avec plus ou moins de vraisemblance à Barnabé, à Luc, à Silas, à Apollos, à Clément Romain. L’attribution à Barnabé est la plus vraisemblable. Elle a pour elle l’autorité de Tertullien[1] qui présente le fait comme reconnu de tous. Elle a surtout pour elle cette circonstance que pas un seul des traits particuliers que présente l’épître ne contredit une telle hypothèse. Barnabé était un helléniste chypriote, à la fois lié avec Paul et indépendant de Paul. Barnabé était connu de tous, estimé de tous. On conçoit, enfin, dans cette hypothèse que l’épître ait été attribuée à Paul : ce fut, en effet, le sort de Barnabé d’être toujours perdu en quelque sorte dans les

  1. De pudicitia, 20. « Exstat enim et Barnabæ titulus ad Hebræos. » Ces mots prouvent que le manuscrit dont se servait Tertullien offrait en tête de l’épître le nom de Barnabé. Cf. saint Jérôme, De viris ill., 5. C’est à tort qu’on a présenté l’assertion de Tertullien comme une conjecture personnelle, mise en avant pour renforcer l’autorité d’un écrit qui servait ses idées montanistes. Sur l’argument tiré de la stichométrie du Codex claromontanus, voyez Saint Paul, p. liii-liv, note. L’épître d’ordinaire attribuée à saint Barnabé est un ouvrage apocryphe, écrit vers l’an 110 après J.-C.