Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/32

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rayons de la gloire du grand apôtre, et si Barnabé a composé quelque écrit, comme cela paraît bien probable, c’est parmi les œuvres de Paul qu’il est naturel de chercher les pages sorties de lui.

La détermination de l’Église destinataire peut être faite avec assez de vraisemblance. Les circonstances que nous avons énumérées ne laissent guère de choix qu’entre l’Église de Rome et celle de Jérusalem[1]. Le titre Πρὸς Ἑϐραίους fait d’abord songer à l’Église de Jérusalem[2]. Mais il est impossible de s’arrêter à une telle pensée. Des passages comme v, 11-14 ; vi, 11-12, et même vi, 10[3], sont des non-sens, si on les suppose adressés par un élève des apôtres à cette Église mère, source de tout enseignement. Ce qui est dit de Timothée[4] ne se conçoit pas mieux ; des personnes aussi engagées que l’auteur et que

  1. C’est bien gratuitement qu’on a pensé à l’Église d’Alexandrie. D’abord, il n’est pas prouvé qu’Alexandrie eût déjà une Église vers l’an 66. Cette Église, en tout cas, si elle existait, n’eut aucun rapport avec l’école de Paul ; elle ne devait pas connaître Timothée. Les passages v, 12 ; x, 32 et suiv., et bien d’autres encore, ne conviendraient pas à une telle Église.
  2. Comp. Act., vi, 1 ; Irénée, Adv. hær., III, i, 1 ; Eusèbe, Hist. eccl., III, 24, 25.
  3. Διακονεῖν τοῖς ἁγίοις (cf. surtout Rom., xv, 25) s’applique aux devoirs de toutes les Églises envers l’Église de Jérusalem, et ne convient pas bien à l’Église de Jérusalem.
  4. Hebr., xiii, 23.