Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/448

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jamais et chantent nuit et jour le trisagion céleste : « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu tout-puissant, qui était, qui est et qui sera[1]. » Les vingt-quatre vieillards (l’humanité) s’unissent à ce cantique, en se prosternant et en mettant leurs couronnes au pied du trône où réside le Créateur.

Christ n’a pas figuré jusqu’ici dans la cour céleste. Le Voyant va nous faire assister à la cérémonie de son intronisation[2]. À droite de celui qui est assis sur le trône, se voit un livre, en forme de rouleau, écrit des deux côtés[3], fermé de sept sceaux. C’est le livre des secrets divins, la grande révélation. Personne ni au ciel ni sur la terre n’est trouvé digne de l’ouvrir, ni même de le regarder. Jean alors se met à pleurer ; l’avenir, la seule consolation du chrétien, ne lui sera donc point révélé ! Un des vieillards l’encourage. En effet, celui qui doit ouvrir le livre est bientôt trouvé ; on devine sans peine que c’est Jésus. Au centre même de la grande assemblée céleste, au pied du trône, au milieu des animaux et des vieillards, sur l’aire cristalline, apparaît un agneau égorgé. C’était l’image favorite sous laquelle l’imagination chrétienne aimait à se figurer Jésus :

  1. Cf. Isaïe, vi, 3.
  2. Apoc., c. v.
  3. Cf. Ézéchiel, ii, 10.