Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/449

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un agneau tué, devenu victime pascale, toujours avec Dieu[1]. Il a sept cornes[2] et sept yeux, symboles des sept esprits de Dieu, dont Jésus a reçu la plénitude, et qui vont se répandre par lui sur toute la terre. L’Agneau se lève, va droit au trône de l’Éternel, prend le livre. Une immense émotion remplit alors le ciel ; les quatre animaux, les vingt-quatre vieillards tombent à genoux devant l’Agneau ; ils tiennent à la main des cithares et des coupes d’or pleines d’encens (les prières des saints[3]), et chantent un cantique nouveau : « Toi, tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été égorgé, et avec ton sang tu as gagné à Dieu une troupe d’élus de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toute race[4], et tu as fait d’eux un royaume de prêtres, et ils régneront sur la terre[5]. » Les myriades d’anges se joignent à ce cantique, et décernent à l’Agneau

  1. Jean, i, 29, 30 ; I Petri, i, 19 ; Act., viii, 32. Comp. Jérémie, xi, 19 ; Isaïe, liii, 7.
  2. Cf. Daniel, vii, 20 et suiv. La corne, dans la vieille poésie hébraïque, est toujours le symbole de la force.
  3. Comp. Apoc., viii, 3 et suiv. ; Ps. cxli, 2 : Ézéch., viii, 11 ; Tobie, xii, 12 ; Luc, i, 10.
  4. La découverte du manuscrit Sinaïticus a confirmé la leçon de l’Alexandrinus, et prouvé que ἡμᾶς du texte reçu est une correction.
  5. Le Sinaïticus a βασιλεύσουσιν.