Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/553

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intelligence secondaire, Vespasien se trouva ainsi désigné. Titus, âgé de vingt-huit ans, relevait d’ailleurs par son mérite, son adresse, son activité, ce que le talent de son père avait d’un peu obscur. Après la mort d’Othon, les légions d’Orient ne prêtèrent qu’à regret le serment à Vitellius. L’insolence des soldats de Germanie les révoltait. On leur avait fait croire que Vitellius voulait envoyer ses légions favorites en Syrie et transporter sur les bords du Rhin les légions de Syrie, aimées dans le pays, et que beaucoup d’alliances y avaient attachées.

Néron, d’ailleurs, quoique mort, continuait de tenir le dé des choses humaines, et la fable de sa résurrection n’était pas sans avoir quelque vérité comme métaphore. Son parti lui survivait. Vitellius, après Othon, se posait, à la grande joie du petit peuple, en admirateur déclaré, en imitateur, en vengeur de Néron. Il protestait que, à son avis, Néron avait donné le modèle du bon gouvernement de la république. Il lui fit faire des funérailles magnifiques, ordonna de jouer ses morceaux de musique, et, à la première note, se leva transporté, pour donner le signal des applaudissements[1]. Les personnes sensées

  1. Tacite, Hist., II, 71, 95 ; Suétone, Vit., 11 ; Dion Cassius, LXV, 4, 7. S’il était permis d’admettre dans l’Apocalypse des retouches post eventum, on pourrait supposer que les versets 12,