Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

m’exposai à une forte impopularité en conseillant la réunion d’une assemblée, ayant les pouvoirs pour traiter de la paix. Aux élections de 1871, je répondis aux ouvertures qu’on me fit : « Un tel mandat ne peut être ni recherché, ni refusé. » Après le rétablissement de l’ordre, j’ai appliqué tout ce que j’ai d’attention aux réformes que je considère comme les plus urgentes pour sauver notre pays. J’ai donc fait ce que j’ai pu. Nous devons à notre patrie d’être sincères avec elle ; nous ne sommes pas obligés d’employer le charlatanisme pour lui faire accepter nos services ou agréer nos idées.

Peut-être, d’ailleurs, ce volume, bien que s’adressant avant tout aux curieux et aux artistes, contiendra-t-il plus d’un enseignement. On y verra le crime poussé jusqu’à son comble et la protestation des saints élevée à des accents sublimes. Un tel spectacle ne sera pas sans fruit religieux. Je crois autant que jamais que la religion n’est pas une duperie subjective de notre nature, qu’elle répond à une réalité extérieure, et que celui qui en aura suivi les inspirations aura été le bien inspiré. Simplifier la religion n’est pas l’ébranler, c’est souvent la fortifier. Les petites sectes protestantes de nos jours, comme le christianisme naissant, sont là pour le prouver. La grande erreur du catholicisme est de croire qu’on