Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/346

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défiant empereur avait d’ailleurs entendu parler de la venue triomphante de Christ ; tout cela l’inquiétait. Un evocatus[1] vint chercher les saintes gens en Syrie ; ils étaient deux ; on les mena vers l’empereur. Domitien leur demanda d’abord s’il était vrai qu’ils fussent descendants de David. Ils répondirent que oui. L’empereur les questionna ensuite sur leurs moyens d’existence. « Entre nous deux, dirent-ils, nous possédons seulement neuf mille deniers, dont chacun de nous a la moitié. Et, cette valeur, nous la possédons non pas en argent, mais en la forme d’une terre de trente-neuf arpents, sur laquelle nous payons les impôts et nous vivons de notre propre travail[2]. » — Puis ils montrèrent leurs mains, couvertes de callosités et dont la peau rugueuse témoignait d’habitudes de travail. Domitien les interrogea sur le Christ et son royaume, sur sa future apparition, sur les temps et les lieux de cette apparition. Ils répondirent que le royaume dont il s’agissait n’était pas de ce monde, qu’il était céleste, angélique ; qu’il se révélerait à la fin des siècles, quand Christ viendrait dans sa gloire

    viennent d’une autre citation d’Hégésippe qu’il fait au ch. xxxii, §§ 3 et 6, et dont il force le sens. Comp. Chron. pasc., p. 252.

  1. Cf. Cæsar, De bello gall., VII, lxv, 5 ; Suétone, Galba, 10 ; Dion Cassius, XLV, 12.
  2. Cf. Constit. apost., II, 63, titre.