Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/468

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judéo-christianisme[1], ait adopté cette idée sur Jésus[2]. À Jérusalem, en particulier, les musulmans ont toujours nié absolument qu’Isa soit mort sur le Golgotha ; ils prétendent que l’on crucifia en sa place quelqu’un qui lui ressemblait[3]. Le lieu supposé de l’ascension, sur le mont des Oliviers, est pour les scheikhs le vrai lieu saint de Jérusalem se rapportant à Isa ; car c’est là que le Messie impassible, né du souffle sacré, non de la chair, parut pour la dernière fois uni à l’apparence qu’il avait choisie.

Quoi qu’il en soit, Cérinthe devint dans la tradition chrétienne une sorte de Simon le Magicien, un personnage presque fabuleux, le représentant typique du christianisme docète, frère du christianisme ébionite et judéo-chrétien. Comme Simon le Magicien était l’ennemi juré de Pierre, Cérinthe fut censé l’adversaire acharné de Paul. On le mit sur le

  1. Et non de l’arianisme, comme on dit quelquefois.
  2. Coran, iv, 156 ; voir les commentaires de Zamakhschari (I, p. 198-199, édit. de Boulaq) et de Beidhavi (I, p. 240, édit. Fleischer) sur ce passage ; cf. Maracci. Modjir eddîn, Hist. de Jérus., p. 149, édit. du Caire ; cf. p. 152 ; Tabari, I, p.563, édit. Zotenherg ; Weil, Bibl. Legenden der Muselm., p. 296 ; Jean de Damas, De hæres., 101, p. 111, Lequien ; Euthymius Zigabenus, etc., dans Sylburg, Saracenica sive Moamethica (Heidelberg, 1595), p. 5, 61. Comp. le Livre d’Adam des mendaïtes, 1re partie, ch. i, vers la fin.
  3. Voir, dans notre tome VIe, ce qui concerne le gnosticisme.