Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/121

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Je pense bien qu’il s’amuse beaucoup en vacances, et j’espère qu’il me racontera tout cela. Très cher ami, je vous prie d’assurer toutes nos anciennes connaissances du collège, spécialement Le Gall et Jeffroy, que bien souvent je pense à eux dites surtout à Messieurs les professeurs que jamais je n’oublierai tous les soins qu’ils m’ont prodigués. Moi aussi j’eusse bien désiré les voir pendant mes vacances, et leur dire par moi-même quelle est pour eux ma reconnaissance.

Et vous, très chère maman, quand pourrai-je vous revoir ? Cette espérance me soutient, et après tout, un an passe bien vite. Ne soyez pas triste, je vous en supplie ; quelquefois je me figure vous voir seule, et je crains que vous ne vous livriez à l’affliction pourquoi le feriez-vous, très bonne mère ? Le bon Dieu, qui nous a séparés pour notre bien, saura bien aussi nous réunir, quand il le jugera à propos. Du courage donc, excellente mère, il viendra pour nous des jours meilleurs et il l’a dit lui-même : ceux qui sèment dans les larmes, recueilleront dans l’allégresse.

J’attends sans tarder une lettre de vous et