Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/144

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si vous êtes triste. Ne craignez pas de me faire de la peine ; sans doute que votre chagrin m’en ferait aussi beaucoup, mais rien ne m’en ferait plus que de croire que vous cherchez à me faire illusion pour me consoler.

Nous avons eu aujourd’hui une très brillante séance académique, présidée par monseigneur l’Archevêque de Paris, et à laquelle assistaient l’internonce du pape et plusieurs autres personnages distingués. Les prières que vous me promettiez de faire afin que le bon Dieu me fît mieux réussir en rhétorique ont été exaucées, du moins en partie, ma bonne mère. J’ai eu à cette séance un devoir, le meilleur que j’aie fait jusqu’ici, et qui n’a pas semblé trop mal. Je vous semble peut-être un peu grossier de faire mon éloge moi-même, mais je vous le dis pour votre consolation, et d’ailleurs tout passe entre nous. C’était une espèce de discours historique sur Philippe et Alexandre. C’était le sujet d’une composition dans laquelle j’ai été le premier.

Du reste, tout va comme à l’ordinaire en classe. Alfred Foulon, qui s’était endormi au commencement de l’année, s’est réveillé en