Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/155

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vous trouvez-vous à Tréguier ? Comment passez-vous votre temps pour ne pas vous ennuyer ? Etes-vous longtemps seule ? Avez-vous souffert cet hiver ? Enfin, le voilà passé ce temps que toujours je redoute pour vous. Cependant je sais qu’en Bretagne l’hiver se prolonge plus longtemps qu’ici. Je me console en pensant que vous avez été assez peu de temps seule durant cette triste saison. Que vous me faites plaisir, quand vous me dites les soins qu’ont pour vous nos amis de Tréguier. Je leur en garde une éternelle reconnaissance, comme du service le plus signalé qu’ils puissent me rendre, puisqu’ils contribuent à vous rendre heureuse, ô mon excellente mère !

Assurez mes bons amis du collège et spécialement Jeffroy et Le Gall de ma vive affection. Toujours leur souvenir me fait le plus grand plaisir ; il me rappelle aussi des temps bien heureux et de doux moments que j’ai passés avec eux. J’ai toujours eu le bonheur d’avoir d’excellents amis et c’est une grande grâce de Dieu. Notre pauvre Guyomard était le modèle des amis ; Liart me sera toujours aussi cher