Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/26

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vie qui serait bien doux si je pouvais être près de vous. La communion de la retraite a été donnée par Monseigneur l’Archevêque, et le soir nous avons eu une instruction faite par Monsieur Tresvaux, qui est le protecteur particulier du séminaire. Ce bon Monsieur me témoigne le plus grand intérêt, et j’ai bien du plaisir à m’entretenir avec lui dans le langage de notre bon pays. J’oubliais toujours de vous dire que j’avais eu le plaisir de le voir, cependant je vous assure que ses visites me font bien plaisir.

Vous m’avez l’air assez contente de mes places, ma chère maman, mais j’ai encore baissé ; imaginez-vous que dans une détestable composition en version grecque j’ai été le dixième, je me suis un peu relevé en fable française, où j’ai été septième. Tout cela ne vaut pas grand’chose, mais demain nous composons en fable latine, et je suis résolu de combattre de toutes mes forces pour me relever. Mon excellent professeur tâche de m’inspirer du courage, et me disait avant la retraite, qu’une fois ce saint temps passé, il voulait me faire obtenir les mêmes succès que j’avais