Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/35

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J’ai eu ce plaisir avant-hier. Elle m’a chargé de vous dire qu’elle se porte bien et qu’elle vous écrira dans quelque temps, quand elle aura quelque chose de positif à vous annoncer. Elle m’a dit de vous dire que la bonne que vous lui aviez proposée pour mademoiselle Ulliac[1] ne lui est pas nécessaire, cette demoiselle en ayant déjà une.

La mort de M. Desbois m’a fait le plus grand chagrin. Hélas ! ma chère maman, je ne pensais pas en l’embrassant quand je partis que ce fût pour la dernière fois. C’est une bien grande perte pour le collège, mais il faut espérer qu’il la réparera. Je vois aussi avec bien de la peine que le collège est toujours chancelant, mais j’espère qu’on ne réussira pas dans les tracasseries qu’on lui suscite. Vous me demandez, mon excellente et chère maman, si ma santé est toujours bonne et si j’ai aussi bon appétit qu’à l’air de la mer. S’il faut juger de la santé par l’appétit, je vous assure qu’aucun n’en a une meilleure que moi. La pension est fort bonne et je vous

  1. Mademoiselle Ulliac-Trémadeure, amie d’Henriette Renan.