Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/52

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c’est-à-dire par Rennes, j’aurais une route bien plus directe, et moins coûteuse, mais je ne verrais pas mon bon frère. Le Monsieur dont je vous ai parlé, et qui est de Bretagne, ira peut-être visiter son pays natal, vous sentez combien il serait précieux pour moi de l’avoir pour Mentor durant mon voyage, mais je crois qu’il ira par les bords de la Loire et par Nantes. Enfin, ma chère maman, arrangez tout cela pour le mieux, et en même temps ne vous gênez pas trop pour moi, car vous sentez que cela empoisonnerait bien mon bonheur.

Je ne puis vous exprimer combien j’ai de reconnaissance à ce bon compatriote dont je viens de vous parler, pour un bienfait dont je vais vous faire part et dont je ne serai pas le seul à être content. Figurez-vous qu’avant-hier nous nous promenions ensemble durant la récréation de midi, et nous causions, je crois, de la Bretagne. « Ah ! me dit-il, quand vous irez en vacances, il faudra que vous ameniez avec vous quelques-uns de vos anciens condisciples, qui auraient en même temps de l’aptitude aux sciences et surtout