Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/177

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chaine toute entière à Saint-Sulpice, pour y avancer mes études théologiques et perfectionner celle de l’hébreu, pour laquelle on y trouve des facilités toutes particulières.

Il est plus que probable que l’on me proposera d’aller passer quelques années comme professeur à Saint-Nicolas : cet offre même pourrait assez peu tarder ; mais, quoique ce parti ne fût pas sans avantages, je ne le désire que médiocrement sous d’autres rapports. M. Dupanloup est un homme que j’estime et que j’aime pour l’esprit et pour le cœur : il joint à une pénétration remarquable une générosité de sentiments et une élévation assez rares dans le siècle où nous vivons : mais c’est un fait reconnu de tous que c’est l’homme le plus impérieux que la terre ait porté. Il est vrai que quelques désagréments fort sensibles qu’il vient d’éprouver en suite de ce caractère peuvent porter à croire qu’il profitera de la leçon, si un pareil défaut est corrigible. D’ailleurs, il règne parmi la plus grande partie des professeurs de cette maison un esprit de petitesse, quelquefois limitrophe du commérage, et qui s’accommoderait fort peu avec le mien. Néan-