Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/284

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ce que ta dernière lettre a présenté depuis un mois à ma pensée ! Assurément, dans ce que je t’écrivais dernièrement, il n’y avait pas un mot qui ne fût vrai ; mais il m’en coûtait beaucoup de m’arrêter si souvent, d’appuyer sur ce qui n’était pas mon idée dominante, de parler d’irrésolution, lorsqu’en réalité ce que tu m’as écrit me prouve qu’il ne peut plus y en avoir. J’arrive donc vite, mon ami, à considérer notre position telle qu’elle est réellement, et à en tirer les conséquences qui en dérivent, c’est-à-dire à fortifier les idées que tu m’as exprimées dans ta dernière lettre.

J’espère que maintenant deux grands points sont établis : d’abord, que maman sait au moins que tu hésites beaucoup, et ceci je n’en doute pas, puisqu’elle en a parlé à Alain pendant son séjour à la maison et qu’elle n’en paraissait nullement affectée ; en second lieu, j’espère qu’il est bien décidé aussi que tu vas t’établir librement à Paris dès ton arrivée. Partant de ces deux bases, parlons d’abord de ton installation. Je t’ai écrit que j’ai adressé à mes amis la prière de chercher une maison convenable et tranquille où tu puisses trouver,