Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/333

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longtemps par mon silence. Nos affaires ont grandement [avancé]. J’ai vu M. Dupanloup, qui m’a ravi. Il m’a accordé une conférence d’une heure et demie, ce qui est de sa part une vraie merveille. Oh ! qu’il m’a bien compris ! Qu’il m’a fait de bien ! Il m’a remis dans ma haute sphère, d’où ces préoccupations actives et le positit de ceux avec qui j’ai dû traiter m’avaient un peu tiré. J’ai été très franc et très explicite, et il a été fort content de moi. J’ai reconnu l’homme supérieur dans la ligne nette et décidée qu’il m’a conseillée. Il m’a promis tout ce qu’il pouvait. J’ai vu aussi M. Galeron. Il ne prend pas de pensionnaires libres ; mais il m’a adressé à un maître de pension de sa connaissance, M. Crouzet, rue des Deux-Églises[1] (tu dois connaître cette pension), qui m’a offert dans sa maison une place en vertu de laquelle je serais défrayé de la table, du couvert et du blanchissage. Mais l’onéreux compensatif est aussi fort honnête.

Enfin, j’ai vu le proviseur et plusieurs direc-

  1. Aujourd’hui rue de l’Abbé-de-l’Épée.