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CHAPITRE XIX.


LES MARTYRS DE LYON.


Lyon et Vienne comptaient entre les centres les plus brillants de l’Église du Christ, quand un effroyable orage s’abattit sur ces jeunes Églises et mit en évidence les dons de force et de foi qu’elles contenaient dans leur sein[1].

On était en la dix-septième année du règne de Marc-Aurèle[2]. L’empereur ne changeait pas ; mais l’opinion s’irritait. Les fléaux qui sévissaient, les dangers qui menaçaient l’empire étaient considérés comme ayant pour cause l’impiété des chrétiens. De toutes parts, le peuple adjurait l’autorité de maintenir le culte national et de punir les contempteurs

  1. Lettre des Églises de Lyon et de Vienne, conservée par fragments dans Eus., V, i-iv. Les indices de chrétiens brûlés à Marseille ne sont pas suffisants. Le Blant, Inscr. chrét., no 548 A.
  2. Eusèbe, V, proœm.: Sulpice Sévère, Hist. sacra, II, 32.