Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/371

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que le Messie naîtrait d’une vierge ; soit enfin par suite de l’idée que le « souffle de Dieu », érigé en hypostase divine, est un principe de fécondité[1]. Déjà peut-être courait sur l’enfance de Jésus plus d’une anecdote conçue en vue de montrer dans sa biographie l’accomplissement de l’idéal messianique[2], ou, pour mieux dire, des prophéties que l’exégèse allégorique du temps rapportait au Messie. Une idée généralement admise était que le Messie serait annoncé par une étoile[3], que des messagers des peuples lointains viendraient dès sa naissance lui rendre hommage et lui apporter des présents[4]. On supposa que l’oracle fut accompli par de prétendus astrologues chaldéens qui seraient venus vers ce temps-là à Jérusalem[5]. D’autres fois, on lui créait dès le berceau des relations avec les hommes célèbres, Jean-Baptiste, Hérode le Grand, deux vieillards, Siméon et Anne, qui avaient laissé des souvenirs de haute sain-

  1. Genèse, i, 2. Pour l’idée analogue chez les Égyptiens, voir Hérodote, III, 28 ; Pomp. Mela, I, 9 ; Plutarque, Quæst. symp., VIII, i, 3 ; De Isid. et Osir., 43 ; Mariette, Mém. sur la mère d’Apis (Paris, 1856).
  2. Matth., i, 15, 23 ; Is., vii, 44 et suiv.
  3. Testam. des douze patr., Lévi, 18. Le nom de Barkokab suppose cette croyance. Talm. de Jérus., Taanith, iv, 8. On s’appuyait sur Nombres, xxvii, 17.
  4. Is., lx, 3 ; Ps. lxxii, 10.
  5. Matth., ii, 1 et suiv.