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Page:Renard - Vox Saeculi, 1902.djvu/16

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vox sæculi

C’est alors que l’on vit une chose inouïe :


Trois nations voguaient vers la Grèce éblouie,
Et c’étaient des songeurs qui, priant à la fois,
Avaient d’un même coup gagné peuples et rois !


— Beaux temps !… Reverrons-nous se lever des armées
Pour secourir au loin les foules opprimées ? —


Donc, l’escadre partit à l’Orient vermeil
Dans un rayonnement de gloire et de soleil !
Or, on dit que la brise, en gonflant la voilure,
Chuchotait de grands mots dont vibrait la mâture
Et qui faisaient trembler les gabiers à chevrons.
Les Victoires en or qu’on sculpte aux éperons,
Muettes jusque-là, sonnaient dans leur trompette
Des hymnes de combat, des strophes de poète !