Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/278

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M. deToustain, où j’ai lu la première lettre de l’indigne Augé.

580. 28 9b. Je querelle l’hôte Noirette qui, par stupidité, rend compte à Augé de mes affaires et de la locacion de la chambre où j’écris ceci, rue Saint-Jaques, à la Vieille poste[1]. J’ai lu au café, dans le Censeur universel n° 21, l’histoire du Phalusofoi, ou Mangeurs-de-crapauds. Aujourd’hui, d’Hémeri a acheté le Paysan et la Paysane ! Servate me, Dii boni !

581. 29 9b. Monstrum absens. Je fais réfleccion que la cause de l’absence de ma famme est le désordre de ses affaires. Elle n’a pas payé le boucher ni la boulangère, quoique j’aie soldé ma dépense toutes les semaines ; et cela, parce qu’elle a payé le jardin loué en 1784 et le loyer du petit troisième dans notre maison, pour Fontanes[2] ! Cette créature, à cinquante ans, être encore aussi folle que, lors qu’à vingt-quatre, elle nous épuisait pour Johnson[3] !…

J’ai reçu, hier soir, une lettre de l’abbé de Montlinot, et je me propose d’aler voir M. Le-

  1. Chambre qu’il avait louée secrètement. A la page 202 de la Semaine nocturne, il est dit qu’il a eu « un pied à terre ou magazin rue Saint-Jacques, en face celle du Plâtre, maison dite de la Vieille poste. M. Fournier, marchand épicier, en tient la boutique de M. Noizette, propriétaire, et M. Berthet, son graveur, demeure au troisième. » Il y avait transporté le manuscrit de Mes Inscripcions (v. le § 551).
  2. V. page 90, note 2, et 91, note 1.
  3. Premier amant d’Agnès Lebègue à Paris. Fils de réfugié, nouveau converti se disant Anglais. Il s’appelait Cahuac, de son vrai nom. (Monsieur Nicolas, t. IX, p. 135.) Restif venait alors de faire banqueroute. Sa femme accepta l’offre d’élever des enfants à la campagne. Aussitôt après son départ, il s’aperçut qu’elle devait de tous côtés, jusqu’à la boulangère (voir la Femme infidèle).