Page:Retinger - Le Conte fantastique dans le romantisme français, 1909.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 90 —

velles. Quoiqu’il mène l’action et la dénoue, Mérimée cependant ne la souligne pas, n’y donne que peu d’attention. Le conte n’est pas écrit pour le merveilleux, qui au contraire, lui est, subordonné. Toute l’histoire n’a pour but que de caractériser un personnage, de le mettre en relief, ainsi que de peindre l’atmosphère et l’âme de l’époque où l’auteur a trouvé son sujet ou son héros. C’est là ce qu’il faut remarquer principalement dans Mérimée, jamais il n’écrivait de contes fantastiques sous l’obsession d’une vision surnaturelle comme Hoffmann ou Poë. Qu’il fasse choix d’un fait réel, bien qu’invraisemblable, ou d’une légende absolument merveilleuse, le fantastique lui sert uniquement à caractériser l’àme et les sentiments de ses personnages, ou l’atmosphère du temps ou du pays au milieu duquel l’histoire se développe.