Page:Revue de Genève, tome 1, 1920.djvu/504

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gâtent encore à qui mieux mieux, sa spirituelle incroyance. Il le leur rend en menus services.

Il va à l’Institut, au Sénat, aux Tuileries du même pas correct, de la même allure guindée, sans hâte… Soudain tout autour de lui s’écroule, l’empire s’effondre, la France est à feu et à sang. Il voit fuir ceux qui l’aiment, il emploie pour eux son dernier effort. Brisé, on le transporte à Cannes, pour le guérir. Quel soleil pourrait l’échauffer, il est à bout de tout, même de scepticisme. Sénateur, académicien, familier des grands, il meurt sans qu’on y prenne garde, et celui qui s’était plu au spectacle divers de la rouerie des femmes ardentes et résolues, s’éteint entre les bras chastes et complaisants de deux vieilles demoiselles anglais.

G. JEAN-AUBRY.