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LE SOVIET DE PÉTROGRAD

tance des partis socialistes belge, français et anglais. Les représentants de ces partis, dont deux appartiennent à des pays envahis, se refusaient obstinément à toute rencontre avec les social-démocrates allemands. Cet état de choses continua jusqu’à la grande Révolution russe, qui la dernière a donné une grande impulsion à l’idée de la renaissance de l’Internationale… De tous les coins sont venus des saluts et des délégués pour se rendre compte de la réalité russe… Il y a quelques semaines, sont venus à Pétrograd des délégués des majorités socialistes d’Angleterre et de France. Les attaches de ces délégations avec les Gouvernements français et britannique dès le commencement ne faisaient pas de doute, et cela nous donnait l’espoir de nous entendre avec eux sur le terrain d’une plate-forme internationale. Des pourparlers engagés entre eux et le comité exécutif, il résultait en apparence qu’ils acceptaient notre programme, mais en fait il était visible que leur sympathie allait ailleurs. On se rendait bien compte qu’ils n’appréciaient pas assez l’influence du triomphe de la démocratie révolutionnaire en Russie et qu’ils ne savaient pas de quel degré de confiance le Soviet jouit auprès des masses laborieuses en Russie. Au cours de la première visite faite au Soviet de Pétrograd, l’entente définitive a été impossible : ils ont voulu obtenir des explications sur les termes : « sans annexions ni indemnités » dans le sens qui leur était désirable. Le Comité tenait, avant tout, à apprendre d’eux s’ils étaient disposés à assister à une conférence internationale où les socialistes de tous les pays seraient à même de résoudre entre eux les questions litigieuses et d’élaborer les conditions d’une paix solide basée sur des principes de droit et de justice… Ayant eu l’occasion de voyager en Russie et au front, les délégués français et anglais ont pu s’assurer que le Conseil des Soldats et des Ouvriers exprimait l’état d’esprit des masses laborieuses en Russie… En même temps et pendant leur absence de Pétrograd, le courant pacifiste est devenu plus intense en Europe et notamment les minorités française et anglaise des partis socialistes, contrairement aux décisions des majorités, ont décidé de prendre part à une conférence internationale convoquée d’abord par les camarades hollandais, et actuellement par le Soviet… Après de nombreux pourparlers avec le comité exécutif, les délégués français et anglais, satisfaits des explications et des dernières déclarations du Soviet, ont déclaré d’abord qu’ils se chargeaient d’amener leurs camarades appartenant à la majorité socialiste à accepter la conférence et ensuite qu’ils s’engageaient à exercer une pression sur leurs Gouvernements en vue de les obliger à renoncer ouvertement et publiquement à toute annexion et contribution, ce qui permettrait à toutes les puissances de l’Entente de réviser sur cette base les traités antérieurement conclus.


Et quelques jours plus tard, dans un nouvel article intitulé : Vers la paix universelle, le Soviet soulignait le même résul-