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satisfaction qu’il ne s’est pas trouvé un seul parti qui, comme les partis réactionnaires de l’ancien régime, prêchât l’idée d’une paix séparée. Je sais qu’il y a une question qui agite de nombreux groupes de la démocratie russe : c’est la question des traités conclus par l’ancien régime ; cette question excite les passions. Mais je crois devoir toucher à cette question et l’élucider complètement. La démocratie russe redoute que, liée par les anciens traités, elle ne se trouve obligée de servir à de certains projets de conquête. On demande la divulgation immédiate de ces traités. Une pareille divulgation équivaudrait à une rupture avec les Alliés ; il faudra donc choisir une autre voie. Sur la base de la confiance à l’égard des démocraties occidentales, due à une sympathie réciproque, nous pouvons établir que le Gouvernement provisoire sera à même d’arriver à une entente avec les Alliés conformément aux déclarations du 27 mars. Mais pour obtenir ce résultat, la Russie libre doit prouver qu’elle est capable de remplir fidèlement ses obligations vis-à-vis des Alliés : obligation d’unir nos forces et de nous prêter assistance réciproque. Pour cela, il est de toute nécessité de créer et de maintenir la puissance armée de la Russie.


En relatant ce programme, le rédacteur du Soviet ajoute que l’on n’y trouve pas un seul mot que le comité ne puisse s’approprier et, dans un article intitulé : Que veut le nouveau Gouvernement provisoire ? Paix et guerre, le rédacteur conclut : « Pour obtenir la paix universelle, il faut continuer la guerre ; sans cette action militaire, la paix dont nous rêvons ne sera jamais réalisée. » Déduisant les conséquences de cette affirmation, l’article insiste sur la nécessité de se préparer à des opérations offensives, et il fait remarquer que ce programme, en précisant le rôle de l’armée et l’importance de la collaboration militaire, est plus clair et plus net que l’ancien.

Depuis la constitution du nouveau Gouvernement provisoire, l’autorité du Soviet a décliné quelque peu ; ses séances ne sont plus aussi régulièrement suivies, mais à Pétrograd même s’est réuni le Congrès du Soviet de toutes les Russies, qui, sur la question de la guerre, sur la nécessité d’une offensive, a confirmé purement et simplement les résolutions du Soviet de Pétrograd.

Une de ces résolutions a été publiée quelques jours avant l’offensive russe ; la presse allemande l’a accueillie avec mépris. Dans un article du Berliner Tageblatt reproduit par le Times, nous lisons ces lignes : « Mais, de la conception à la réalisation, la route est longue. Il faut d’abord constater, que, si les deux