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avec b. C’est u semi vocalisé qui s’est substitué à bh dans aiwyô, etc. et non bh qui a remplacé cet u dans rathwô, etc. W d’ailleurs n’est pas une consonne, comme devrait être la spirante de b, mais une liquide ainsi que y ; car en plusieurs endroits elle compte comme voyelle, par ex. dans yâthwãm (Yaçna IX. 61), cathwârô. (LVI. II. 2). et ailleurs. Rathwô, gâthwô sont les pendants de patãithya, berethryât, etc.

Dans le mot parse raspîk, s’il provient de rathwiskare, il n’y a qu’une évolution de plus de u ou une fausse lecture du v ou w pehlevipehlevi qui désigne aussi v, w.

W est mis avec u et v seuls dans l’alphabet d’Anquetil, t. II, pl. t. VIII, N° 18, et dans celui du ms. petrop., fol. I verso. N° 41. On lui reconnaissait donc un son et une origine analogues. L’origine de w se révèle dans le mot gandarewa égal à gandharva, où w correspond à v.

Les deux autres arguments que fait valoir le savant linguiste sont plus spécieux, il est vrai, mais ils soulèvent aussi de graves objections qui ne leur laissent guère de valeur, et en revanche plusieurs faits qu’il mentionne lui-même dans le cours du travail sans en tirer les conséquences, s’élèvent contre ses conclusions. Ces arguments sont tirés de deux particularités de la phonétique avestique que M. de Hübschmann a remarqué avec sa sagacité ordinaire. Il fait ainsi valoir que les sons fermés momentanés (Verschlusslaute) restent et ne deviennent point spirants en certains cas. C’est ce que l’on voit en comparant dâthrem et urvistrem, (tous deux formés du suffixe thra, qui reste tra au second cas), tout comme pañtām et pathām, formes flexives diverses