Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1910.djvu/18

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termes donnés d’avance, contenant tout le contenu du jugement, de telle sorte que la fonction de la pensée consisterait à mettre simplement en rapport les éléments donnés ; dès lors la connaissance est tout entière dans les termes, ce n’est pas le jugement qui la crée ; le jugement devient une tautologie ; la non-contradiction devient l’unique principe de la Logique, l’on oublie le progrès de la connaissance, le caractère de processus qui est celui de la pensée. Au vrai, penser, c’est déterminer ; la détermination des termes ne peut être que l’œuvre de la pensée, et ne saurait précéder l’acte fondamental de détermination. C’est par la relation que tes termes sont posés dans la pensée. « Avant sa propre action de détermination il n’y a pas, pour la pensée, de détermination (p. 39). Le jugement primitif est donc synthèse et non pas analyse : il crée une détermination de la pensée. Les concepts résultent d’actes de








j’uge.nient : (Nato !’p repousse ce qui a été dit ayant lui, notamment par Sjgwart,. des représentations comme matière préexistante du jugement) par le jugement un x à déterminer reçoit la détermination qui le fait a ou> b. Le jugement, n’est pas une relation entre deux « termes », dètecrainés (a est 6) mais entre un m à déterminer et sa détermination : ainsi est

évitée l’erreur de la description psychologique, , qti’Aris.tote déjà n’avait pas su, éviter cet a ?, n’est : pas un fait psychologique, une représentation ; ii exprime

seulement qu’on est au stade de la question, de cela même qui fait que ia pensée est un processus ; il exprime la seule chose essentielle, , la climeûoji vers’une déterminations encore à opérer de là, vient, encore une fois, que. la : pensée est devenir et noji pas être :, moiiivemenL e.t non. pas. immobilité..

Nalorp déroule ensuite (’p. S2-9S)i le système des fonctions logiques résultant de l’acte fondamental d’unité synUié’tique comme naguère Hegel, il étudie : ̃les : degrés de la quantité, , les degrés de la qualité, la relation et la, modalîtéc Les trois moments de la quantité sont l’unité. (toute pluralité est une pluralité d’unités) la série (toute unité est unité d’une— pluralité), lé tout (l’unité : de la pluralité au. sens de. l’union dans un total). Les, moments.de la qualité sont l’identité, la différence et l’espèce.— Mais l’expérience^ contient quelque chose de plus que la pensée de la quantité, et de là. qualité, fa savoir la détermination, le rapport de. dépendance réciproque, la synthèse des synthèses, l’unité synthétique des unités synthétiques (p., 86), ce que Kant appelle la relation^, ie rapport fonctionnel, la loi, , ou, si l’an : veut, ; le concept de nature, la possibilité’ dej penser la nature coarane un système de lois, de relations dynamiques. Les.choses sensibles ne sont pasdes sujetsinvariables. C’est la science qui construit le : sujet, qui cherche des déterminations fondamentales et immuables. Ces déterminations sont, non. pas, des elios.es, mais des relations permanentes ; et permanentes d’utie manière seulement relative, pour un temps, cessant de l’être quand i s’élargit la cercle de l’expérience, se.rapportant en. dernière analysé à un ordre unique et déterminé des séries de phénomènes coexistant en une « natoi’e » ;. et cet ordre n’est jamais et ne peut jamais être empirique/ment donné. Cette espèce’ unique d’ordre, commune et essentielle— à tout devenir queiqu’ilsoit, c’est le concept de temps :, l’expression la plus : nette : et la plus immédiate de cette échelle où s’îns-cciy.e.nt les divers : changements dont l’ensemblei constitue le devenir total de la « ̃ nature » (p. 73).

Lk— chapitre, m est consacré au nombre et au cal-0 ? 41, au : zéfo, avec, une très intéressante critique des études de Dedekind et de la tentative de Frege pour fonder logiquement le zéro (p.. H2--124), : aux opérations ariliimèii.ques, , à. l’infini. L’idée dominante est celle : de la relativité du calcul^— au doublé point de ̃ vue du zéro qui est. le ! point de départ et de l’unité avec laquelle ; on calcule ; cette, relativité, est d’ailleurs d’une manière générale le caractère essentiel de la pensée synthétique* D’où la. formule d’apparence paradosale « le nombre absolu est provisoire le nombre relatif est définitif ». Dans le "IVe chapitre il est traité de l’infini et de la.continuai. Le caractère de l’infini : est déjà. dojiné dans le nombre : le nombre est infini parce que l’addition d’unité à unité se répète indéfiniment ; le nombre est infini dans la direction positive comme, dans la direction négative, dans ; celle de la multiplication. comme dans celle de la division. L’infinité du nombre exprime le caractère d& fonction, qui lui appartient dire que le nombre est infini, c’est tout simplement énoncer ce principe incontestable que les relations da ; nombre subsistent indéfiniment. : Il est. donc absnrde de. vouloir que l’infini soit, jamais quanÉitatf moment épuisé^p. 181) le concept d’infini mathématique n’implique pas l’existence d’un infini réel qui serait une chose co qui est infini, c’est, le processus, , ei non une « .chose1 », au : delà de. cette marche inflnie.. C’est ce que Natorp. appelle la conception « méthodique » de ; l’infini, qai ne. se confond d’ailleurs pas :