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IIme CONGRÈS DE PHILOSOPHIE — GENÈVE

la question s’est posée de savoir si une telle science n’allait pas prendre la plus grande place et même toute la place dans la philosophie ; l’ancienne Logique ou Canonique, l’ancienne Métaphysique, et la moderne Critique se trouvant alors réduites à un rôle presque effacé. L’enseignement surtout à subi à ce point de vue une sorte de révolution, dont les livres classiques, qui sont un peu en retard, comme il est naturel, sur le mouvement réel des idées, montrent encore les effets. En réalité la psychologie a déjà perdu beaucoup de terrain. La canonique et la critique, retournant à leurs sources, ont repris des forces ; la métaphysique n’effraye plus que ceux qui l’ignorent. La plupart des mémoires que nous venons de résumer le montrent bien. Si l’un d’entre eux, celui de M. Rauh, fait exception, il constitue une espèce de contre-épreuve, et c’est comme le dernier assaut de la psychologie, avec toutes ses forces rassemblées, contre la philosophie. Les épreuves de ce genre, si, malgré le talent et la sincérité de leur auteur, elles venaient à se terminer par un échec, ne seraient pas les moins convaincantes. Quant à la critique de M. Bergson, elle ouvre, si on sait l’entendre, une large brèche dans la psychologie : toute la philosophie y rentrera.

E. Chartier.


II

Logique et Philosophie des Sciences.
Séances de section et séances générales.

M. H. Fehr, professeur de l’Université de Genève, a ouvert les séances de cette section, dont il était le président, par une allocution Sur la fusion progressive de la Logique et des Mathématiques. Il a montré par des exemples que la Logique, au cours du XIXe siècle, a dû ses principaux progrès à des mathématiciens, et que, de nos jours, les mathématiciens s’occupent de plus eu plus de l’analyse logique de leur science et de la recherche de ses principes. Ces deux séries de travaux, qui convergent entre elles, ont révélé, d’une part, que la Logique est une science mathématique par sa forme ; d’autre part, que la Mathématique est une science purement logique par sa méthode et par ses principes, et ont ainsi réalisé l’union, sinon l’unité, de ces deux disciplines.

M. Itelson (Berlin) a fait deux communications, la première sur