Page:Revue des études grecques, Tome 3, 1890.djvu/351

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La partie du bâti qui est tournée vers le fleuve présentera une sorte de rempart en bois assemblé à charnières, d’une hauteur de douze pieds, fixé au moyen de montants droits, reliés par des clous à des planches en écharpe.

Il faut aussi suspendre des peaux sur la face du rempart, et appliquer à l’intérieur des échelles dont les montants doivent être traversés aux deux extrémités de chevilles rondes ; les unes, appuyées sur le rempart, doivent avoir leurs charnières sur les pièces verticales ; les autres doivent être fixées au sol, afin que la paroi soit consolidée par l’obliquité des échelles (formant arcs boutants), et se maintienne d’aplomb. Des hommes, situés sur ces échelles, combattront, se trouvant à une hauteur qui dominera les créneaux de l’ennemi situés en face d’eux.

Ce rempart ne doit pas être d’une seule pièce, afin qu’au besoin une des parties reste en place, tandis que l’autre se rabat. Dans le cas où il deviendrait nécessaire que le tout s’abaisse, nous le ferons ainsi qu’il suit, en rabattant toutes les échelles à l’intérieur à partir du sol.

§ 2. — Lancement du pont.

Reliant ce radeau avec des câbles à des pieux placés en dessous, loin du bord, nous le pousserons de l’amont (en lâchant les câbles), vers la partie aval du fleuve. L’angle du radeau une fois délié, il s’ouvre à travers l’eau, par l’effet du courant lui-même, une sorte de porte remplie par l’appareil même, et son extrémité parvient jusqu’à la rive opposée ; car, lorsque le radeau a passé, sa largeur ne peut pas opposer de résistance à la force du courant, puisque nous avons exposé plus haut que la longueur du radeau était supérieure à la largeur du fleuve.

À cette extrémité se trouvent dans la partie inférieure du bâti de grandes cuves, et on assemble le tout avec soin au moyen de pieux en bois ; on rattache le bâti, de manière que les câbles ne se voient pas, et on obtient la figure ci-dessous.