Page:Revue des études grecques, Tome 3, 1890.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
284
revue des études grecques

À ce fragment on peut rattacher cette autre citation[1] textuelle (61, 17) :

Fr. 2 : ὡς νοήμοσιν ὑμῖν ὁμιλῶ, γυμνάζων ὑμῶν τὸν νοῦν

dans laquelle l’auteur excuse l’obscurité calculée de son langage.

3. Il semble que les récits du pseudo-Démocrite aient été coupés en deux parties au moins. Le commencement de ces récits, qui nous fait défaut, pouvait servir de préambule au premier livre ; la fin, qui nous reste, terminer ce même livre ou le suivant. En tous cas, ils étaient étrangers aux deux livres de l’or et de l’argent, dont Synésius cite le début (59, 11 = 43, 22 : Ἥϰω δὴ ϰἀγὼ ἐν Αἰγύπτῳ ϰ. τ. ε. (ἐν τῇ εἰϐολῇ τῆς βίϐλου) et la phrase suivante (64, 3 = 43, 25 : ἐν τῇ εἰσϐολῇ τῆς ποιήσεως τοῦ χρυσοῦ).

Le renseignement fourni par Synésius sur les procédés attribués à Ostanès est même de nature à faire penser que les livres qui contenaient les récits sur son compte ne sont pas de la même fabrique que ceux de l’or et de l’argent et qu’ils sont postérieurs à ces derniers.

En effet, le pseudo-Démocrite classe méthodiquement les divers procédés qu’il indique pour la teinture d’or ou d’argent. Ces procédés forment pour chaque teinture deux séries, l’une par voie sèche, où sont employés couramment le grillage et les projections ; l’autre par voie humide, dont les méthodes correspondent au contraire à celles rapportées plus haut comme propres à Ostanès.

Or (49, 8) c’est à un Pamménès, qui aurait instruit les prêtres d’Égypte, qu’est rapporté, dans le livre de l’or, soit l’ensemble des procédés, soit au moins le dernier par voie humide[2]. Aucune mention d’Ostanès n’est faite au contraire dans les deux livres de l’or et de l’argent.

J’ajoute que le début du livre de l’or, tel qu’il nous est assuré par le témoignage de Synésius, présente Démocrite comme apportant la science en Égypte, non pas comme étant venu l’y puiser. C’est un réformateur, qui vient introduire l’esprit de la phy-

  1. La citation (67, 22) : τοῖς ἐχέφροσιν ὑμῖν λέγω semble n’être qu’une variante du même passage.
  2. Je me contente aujourd’hui de poser la question, sur laquelle je reviendrai ultérieurement.