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PAYS MUSULMANS.

divorce, ou pour autres causes relatives aux pratiques de leur culte, de les soumettre au serment religieux, ou de les frapper d’anathèmes, sans que personne, parmi les magistrats, les gouverneurs, ou autres officiers publics, pacha, mirimiran, miri-liva, kadi, naïbs, waïvoda, sou-bachi, khassèki, ousta,[1] etc., puisse s’en formaliser ou s’y opposer, sous quelque prétexte que ce soit ; qu’ils aient encore le pouvoir d’empêcher la répudiation arbitraire, la bigamie, le mariage de toute personne veuve qui a déjà eu trois maris ou trois femmes, actes qui sont contraires à leur rit, et d’en punir les coupables selon l’exigence des cas et de leur discipline particulière, en leur interdisant l’entrée des églises, la sépulture même, sans qu’aucun des officiers publics puisse s’y opposer, ni donner des ordres contraires ; qu’enfin nul sujet n’ait la liberté de se marier contre les statuts de son rit, ni dans son district, ni dans aucun autre ; que nul homme puissant ne violente à ce sujet aucun prêtre, ni ne s’adresse au patriarche ou à un métropolitain quelconque, pour exiger la destitution d’un prêtre en faveur d’un autre.

» Nous ordonnons encore que personne, à moins d’avoir en mains un ordre impérial, ne puisse inquiéter ni le patriarche, ni les métropolitains, ni les archevêques, ni les évêques, ni aucun prêtre, dans la possession de leurs anciennes églises et de leurs anciens couvens, ni pour les réparations nécessaires à ces édifices, lorsqu’elles sont faites d’après l’ancien plan, et

  1. Pacha : lieutenant-général.
    Miri-Miran : maréchal-de-camp.
    Miri-Liva : officier militaire commandant un canton ou département.
    Kadi : juge.
    Naïb : juge substitué, lieutenant du kadi.
    Waïvoda : gouverneur de ville.
    Sou-Bachi : chef de police.
    Khasseki et Ousta : noms d’officier subalterne.